Né en 1939 à Buenos Aires et arrivé à Paris en 1962, Copi écrit en français la quasi totalité de son œuvre. Il se fait connaître par ses dessins humoristiques publiés dans Le Nouvel Observateur, Charlie Mensuel ou Hara-Kiri. Il écrit aussi des nouvelles, des romans et surtout des pièces de théâtre mises en scène par Jérôme Savary, Jorge Lavelli, Alfredo Arias ou lui-même. Poète à la fois tendre et cruel, exubérant et pudique, il meurt du sida en 1987, à l’âge de quarante-huit ans, laissant derrière lui une œuvre foisonnante, subversive et baroque.
Les éditions Christian Bourgois ont entamé en 2021 un cycle de rééditions de ses textes (romans et pièces de théâtre) accompagnées de postfaces de Thibaud Croisy. Dans l’article qui suit, Thibaud revient sur les coulisses de ces rééditions à travers la figure à la fois fictive et réelle de l’éditeur qui condense en elle-même une exigence d’écriture, un pourvoyeur de moyens de subsistance, et un possible échange sexuel... C’est en tout cas une bien belle manière de traverser l’univers de Copi où la frontière entre le réel et l’imaginaire demeure indécidable.
Par ailleurs, Thibaud Croisy présentera une mise en scène de L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi au Théâtre de Gennevilliers du 17 au 23 mai 2022.
« Vu que j’ai déjà touché l’argent de ce roman, je n’ai aucune raison de l’écrire. »
Copi
Homme de pouvoir capable de faire ou de défaire les auteurs par la seule grâce de son jugement, l’éditeur est une figure incontournable de l’œuvre de Copi. Dans Virginia Woolf a encore frappé, l’une de ses meilleures nouvelles, Copi met en scène ses errances nocturnes dans une « boîte d’homos [du] quartier » [1] et une backroom où l’on entend « des bruits de chaîne et des floc-floc d’enculade » [2]. Pourtant, pas de chance : à peine a-t-il eu le temps d’esquisser quelques pas de danse qu’il tombe nez-à-nez avec Jean-Pierre, son éditeur qui lui reproche de prendre du bon temps au lieu d’écrire la dernière nouvelle de son recueil… « Si je ne la consigne pas à l’imprimeur dans la première quinzaine de juillet, ensuite c’est les vacances », s’énerve-t-il, « c’est raté pour octobre et l’année prochaine, toutes mes dates sont prises ! » [3]. Dans Le Bal des folles, la situation est sensiblement la même. Alors qu’il s’engouffre dans les sous-sols du Continental, le sauna de la place de l’Opéra, le narrateur se fait accoster par un client bien pressant qui lui promet du poppers. « Viens dans une cabine » [4]… Malheureusement, la vapeur ne tarde pas à se dissiper et il s’aperçoit – ô stupeur – que cette folle libidineuse n’est autre que son éditeur des beaux quartiers !
Comme souvent chez Copi, les valeurs et les rapports de force sont inversés. Ici, l’éditeur n’est pas le dieu tout-puissant auquel on rêve d’accéder mais plutôt un épouvantail que l’on préfère fuir (dans la boîte de nuit, la rencontre est gênante, incommodante – et comique aussi car elle rejoue le fameux « Ciel, mon mari ! » du vaudeville en le remplaçant par un non moins cocasse « Ciel, mon éditeur ! »). Surtout, ce n’est plus l’auteur qui supplie l’éditeur de publier son manuscrit mais l’éditeur qui force son poulain à écrire, à produire, et cherche par tous les moyens à le mettre au travail, alors que celui-ci aurait préféré vivre et s’enfermer dans de délicieuses « boîtes à jouir » : discothèques, saunas, « cinémas à partouze » [5]… Pourtant, si l’écrivain accepte de se plier aux désirs tyranniques (et capitalistes) de l’éditeur, c’est uniquement par appât du gain. Dans le mode de Copi, dire que l’on écrit un livre est un simple prétexte pour toucher une avance et le bâcler en quatrième vitesse permet d’encaisser un chèque pour « boucler une fin de mois en manque de marijuana » [6] ou s’offrir des vacances [7] – ce qui fait de l’écrivain une courtisane plumant son barbon ou un gigolo escroquant son suggar-dady. Dans tous les cas, la littérature (qui ne peut être ici qu’une littérature de seconde zone) est une ruse que l’auteur a trouvée pour gagner facilement sa vie – et peut-être est-ce au fond sa seule bonne idée [8]…
Bien sûr, on pourrait croire que ces psychodrames relèvent de la caricature. En réalité, ils semblent plus proches de la mise en abyme que de la fiction. Le « Jean-Pierre » de Virginia Woolf… porte par exemple le même prénom que le « vrai » éditeur du livre : Jean-Pierre Joecker (1946-1992), co-fondateur de la revue Masques, de la maison Persona [9], et dont la stature imposante rappelle celle de Sylvester Stallone, comme le note l’auteur de la nouvelle. Quant aux scènes de ménage entre le narrateur du Bal des folles et l’éditeur « gauchiste » [10] de la rue Garancière, elles sont directement inspirées de celles qui pouvaient éclater entre Copi et Christian Bourgois (1933-2007) [11]. Leur correspondance atteste en effet que Copi vivait en partie des avances de son éditeur (en 1973, Bourgois écrira même un courrier au bailleur de Copi pour s’engager à régler ses loyers impayés [12]). Mais si les deux hommes avaient noué un lien d’amitié et de complicité intellectuelle, voire même de tendresse [13], cela ne les empêchait pas d’avoir des différends. Une relation particulière donc, que Bourgois évoquera après la mort de Copi en filant la métaphore du vieux couple. « On avait des bagarres », se souvient-il, « parce que [Copi] rêvait d’être une pop star. Il avait envie d’avoir ses livres en pile dans les gares et les aéroports alors il me faisait des infidélités en allant chez d’autres éditeurs. Un jour, il m’a dit une phrase extraordinaire : "Tu es un luxe que je ne peux plus me permettre…" J’ai passé ma vie à l’entretenir, je trouvais ça assez drôle… Mais il avait envie d’éditeurs qui publiaient des auteurs très commerciaux. Après, il revenait vers moi parce que ce n’est pas parce qu’il faisait des couvertures de magazines que ça marchait mieux… » [14]
Il faut dire que la carrière littéraire de Copi aurait sans doute été différente s’il n’avait pas croisé Christian Bourgois, éditeur désormais mythique qui publiait les auteurs de la Beat generation (Allen Ginsberg, William Burroughs, Richard Brautigan) mais aussi du théâtre à une époque où les maisons généralistes avaient tendance à s’en détourner (Fernando Arrabal, Witold Gombrowicz, Edward Bond, Peter Hacks, René Ehni…). En 1965, soit trois ans après l’arrivée de Copi à Paris, Bourgois édite son premier album de dessins chez Julliard, Humour secret (« il me demanda mon premier livre de dessins quand je n’avais même pas assez dessiné pour en faire une plaquette » [15], dira Copi). En 1966, Bourgois fonde sa propre maison et édite L’uruguayen (« mon premier roman qu’il adora mais qui n’eut aucun succès » [16]) et des pièces qui – fait suffisamment rare pour être noté – sont « publiées avant d’avoir metteur en scène ni comédien » [17]. Les premiers tirages tournent autour d’un millier d’exemplaires et au fil du temps, Bourgois devient l’un des meilleurs soutiens de Copi, même si cela lui fait parfois « perdre quelques milliers de francs » [18]. Dans les années quatre-vingt, Copi prend pourtant ses distances, sans doute parce que Bourgois lui semble trop associé à l’avant-garde et parce qu’il aspire à une plus large diffusion. Ses livres paraissent alors chez Albin Michel (La Guerre des pédés), Belfond (La Cité des rats, L’Internationale argentine), L’Avant-Seine (La Nuit de Madame Lucienne) ou encore Libres-Hallier (La vie est un tango). La publication du Frigo et de Virginia Woolf… chez Persona, une petite maison spécialisée dans la littérature homosexuelle, rappelle toutefois que les ambitions éditoriales de Copi restaient limitées.
In fine, Copi aura essaimé ses textes, à l’instar de ses dessins, selon une stratégie qui consiste à la fois à disperser et à envahir, comme en témoigne aussi ses multiples collaborations avec la presse : Twenty, Linus, Le Nouvel Observateur, Charlie Mensuel, Hara-Kiri, Libération, Gai Pied… À la fin des années quatre-vingt, Persona et Libres-Hallier [19] disparaissent, certains de ses textes deviennent indisponibles, et cet éparpillement éditorial met un frein à l’établissement de ses œuvres complètes. Aujourd’hui encore, les deux volumes édités chez Christian Bourgois en 2018 (Théâtre et Romans) ne réunissent en fait que les onze titres dont la maison détient les droits (sur un total de vingt-cinq) et il faut plutôt chercher du côté de l’Espagne ou de l’Argentine pour trouver des éditions rassemblant l’intégralité de ses textes [20]. Un paradoxe de taille pour un auteur qui a écrit la quasi-totalité de son œuvre en français…
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En 2021, la maison Bourgois renouvelle son équipe et décide d’initier un cycle de rééditions de textes de Copi, à raison d’un par an et en respectant une alternance entre récits et théâtre. Le premier titre à faire son retour en librairie est Le Bal des folles (1977), son meilleur roman, suivi en 2022 par L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer (1971) et Les Quatre Jumelles (1973), deux pièces sœurs dans la mesure où la seconde est une continuation, une réduction et une intensification de la première. Jusqu’alors épuisés, ces livres reparaissent dans la collection de poche (« Titres »), comme en écho aux célèbres 10/18 de Christian Bourgois qui avaient aussi accueilli Copi en leur temps [21]. Et sans doute n’y avait-il pas de meilleur choix que ce format-là pour retrouver cet auteur qui se lit vite, se dévore, et que l’on doit pouvoir glisser à l’intérieur d’une veste ou jeter au fond d’un sac – bref, emporter partout avec soi.
L’une des nouveautés de ces rééditions est qu’elles comportent pour la première fois des éclairages critiques substantiels. Jusqu’ici, la politique de la maison Bourgois était d’éditer les textes seuls, « secs », sans commentaire et parfois même sans résumé sur les quatrièmes de couverture. Un choix radical qui avait les avantages de ses inconvénients. D’un côté, ces éditions pouvaient paraître frustrantes car elles ne donnaient aucune indication sur l’auteur ; de l’autre, cette absence d’informations incitait le lecteur à en trouver par ses propres moyens – et c’est d’ailleurs ainsi que j’ai commencé ma recherche sur Copi, à une époque où il n’y avait pratiquement aucune ressource et qu’il fallait en créer soi-même.
Ces perspectives critiques, je les ai néanmoins voulues mesurées afin de ne pas étouffer Copi sous les commentaires, ni « panthéoniser » cet auteur de la contre-culture (« je voudrais qu’on ne sacralise pas trop Copi » [22], disait Bourgois). L’enjeu était surtout de casser son image d’ovni ou d’épiphénomène des années soixante-dix pour le replacer dans un contexte, une histoire, et montrer en quoi il fût – et demeure – un artiste irréductible qui échappe aux prétentions totalisantes des discours critiques. Pour ces toutes raisons, nous avons décidé de ne pas céder à la tentation de la préface, tant ce genre peut anéantir toute forme d’étonnement et transformer le livre à venir en objet d’étude déjà élucidé. À la place de ce discours liminaire et surplombant, nous avons opté pour une critique parallèle et distanciée, c’est-à-dire pour des textes qui viendraient après Copi (en postface donc) et qui se livreraient comme autant d’échos relatifs, subjectifs et situés dans le temps.
À ces résonnances critiques se sont ajoutés des documents historiques et pratiques. Par exemple : la reproduction des feuilles de salle de L’Homosexuel… et des Quatre Jumelles, écrites par le metteur en scène qui créa ces pièces, Jorge Lavelli. Après Le Bal des folles, j’ai tenu à ajouter un index des lieux pour que le lecteur puisse identifier les boîtes de nuit, bars, clubs et autres restaurants où Copi se promène : le Pimm’s, le Sept, la Pergola, Chez Lipp… En donnant les adresses de ces établissements (dont certains existent toujours), je voulais proposer un guide qui permettrait de retracer le parcours de Copi, de se mettre en quête de ses mondes perdus et de marcher littéralement à l’intérieur du roman – ou dans les ruines de sa mémoire.
Tout au long de ce travail, l’une des questions qui m’a le plus taraudé portait sur les notes que l’on trouve généralement dans les éditions savantes. Je me souvenais par exemple que Thomas Clerc en avait usé abondamment dans les Œuvres complètes de Guillaume Dustan, ce qui était une manière de faire de Dustan un « classique » digne d’exégèse – quitte à ce que certaines précisions s’avèrent parfois dispensables [23]. Dans le cas de Copi, je me demandais si les notes abimeraient le texte en interrompant constamment sa lecture et en le truffant de chiffres qu’il ne comportait pas, ou si elles permettraient au contraire de l’augmenter et de le déplier davantage. Finalement, ce parti pris m’a paru décalé, voire en contradiction avec la démarche de cet auteur qui renvoyait les « fanatiques des Littré, Robert ou Grévisse à leurs lectures favorites » [24]. Car non seulement les notes auraient ralenti le rythme de la lecture mais elles auraient troublé l’identité de ces textes qui avancent toujours sur une ligne de crête entre premier et second degré, culture populaire et pastiche pour happy few, blagues de potache et humour « abominablement snob » [25]. En outre, ces romans et ces pièces sont tellement saturés d’emprunts, de citations, de private jokes et de clins d’œil qu’il aurait presque fallu annoter chaque phrase, chaque nom propre, ce qui aurait abouti à une prolifération de commentaires peut-être plus longs que les textes eux-mêmes.
Assurément, éditer Copi n’est pas une mince affaire. Son œuvre déstabilise ceux qui voudraient la raisonner, la figer, et l’éditeur d’aujourd’hui ferait bien de relire quelques passages du Bal des folles pour comprendre à quelle sauce il risque d’être mangé. Dans le labyrinthe du sauna, Copi accepte de suivre l’éditeur dans sa cabine certes, mais c’est pour mieux l’assommer, l’étrangler, faire jaillir le sang, puis profaner son cadavre en proposant à une folle de « chier sur sa gueule » [26]. Un crime odieux qui préfigure le retour de bâton que Copi réservait à la postérité et à tous ceux qui seraient tentés de le mettre en boîte. « Essayez de m’attraper », semble dire le poète, « vous n’y arriverez pas ! ». Et en effet, la « mauvaise » littérature de Copi résiste à toute tentative d’unification, d’institutionnalisation, comme si elle ne voulait pas qu’on la constitue en tant qu’œuvre… ni même peut-être qu’on l’édite (car éditer, c’est toujours arrêter, pétrifier le mouvement de l’écriture). En définitive, il semblerait que les textes de Copi s’accommodent très bien de cette dispersion, de cet éclatement, parce qu’ils conservent là quelque chose de leur sauvagerie originelle, de leur présence première, de leur force d’apparition. « Ce qui m’a toujours frappé chez Copi », disait Christian Bourgois, « c’est que quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit où je le rencontrais, où je parlais avec lui, il était vraiment là. Et pour moi, c’est quelqu’un qui est toujours là… » [27]. Dont acte. Entre les lignes, le cadavre du poète bouge encore et s’extirpe des décombres le couteau entre les dents, bien décidé à en découdre. Ni mort. Ni vivant. Pas même entre les deux. Mais bien plus : inépuisable.
Thibaud Croisy
La citation en exergue est une note de Copi retrouvée sur une feuille volante dans les archives de Christian Bourgois.
Le cycle de réédition est actuellement composé de :
- Le Bal des folles, roman, Christian Bourgois éditeur, 2021
- L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimersuivi desQuatre Jumelles, théâtre, Christian Bourgois éditeur, 2022
- La Guerre des pédés, roman, à paraître en 2023
[1] Copi, Virginia Woolf a encore frappé, Paris, éditions Persona, 1983, p. 78
[2] Ibid, p. 82
[3] Ibidem
[4] Copi, Le Bal des folles, Paris, Christian Bourgois éditeur, 2021, postface et index de Thibaud Croisy, p. 121
[5] Ibid, p. 19. À chaque fois que l’éditeur rencontre l’auteur, il lui « casse son coup ». Avec lui, Copi est toujours détourné du sexe, à l’inverse d’un Guillaume Dustan par exemple, qui réussit beaucoup mieux à s’enfermer dans des boîtes (voir Je sors ce soir, dont toute l’action se déroule dans une discothèque, et Plus fort que moi, où les rencontres sexuelles se font via la « boîte » du Minitel puis dans ces autres boîtes que sont les appartements). À noter que Dustan deviendra son propre éditeur, alors que Copi ne le sera jamais.
[6] Copi, Virginia Woolf…, op. cit., p. 78
[7] C’est ce que fait le narrateur à la fin du Bal des folles. Quand le roman s’achève, il part en vacances : « avec les cinq mille francs [que mon éditeur] me donne je partirai me reposer une semaine à Rome, j’ai envie de me balader » (p. 163).
[8] « L’écrivain n’avait aucune idée » : telle est la légende du dessin placé avant la dernière nouvelle du recueil (p. 75). Dans le monde de Copi, l’écrivain est un moins que rien. Son statut même est has-been ; sa production est ratée. Rendu dérisoire par l’avènement des médias de masse, c’est un être d’un autre temps – un looser dépassé, un personnage rétro.
[9] Première maison d’édition gay et lesbienne française, Persona (1981-1986) est une émanation de Masques, « la revue des homosexualités » (1979-1986). Son catalogue comporte vingt-neuf titres et fait la part belle à la littérature (Jean Cocteau, Renaud Camus, Martin Sherman), au cinéma (études sur Fassbinder, Visconti, Pasolini), aux essais historiques (Les Hommes au triangle rose de Heinz Heger). Pour plus d’informations, voir l’article de Luc Pinhas, « La revue Masques et les éditions Persona. Une aventure éditoriale et culturelle pionnière au service de la communauté LGBT en France », Mémoires du livre / Studies in Book Culture, vol. 9, n° 2, printemps 2018, lisible en ligne. Une présentation est aussi disponible sur le site des Amis de Masques et Persona.
[10] Copi, Le Bal des folles, op. cit., p. 122
[11] Dans l’édition originale, l’adresse de la maison figure sur le deuxième de couverture (« Christian Bourgois éditeur – 8, rue Garancière – Paris VI »). Il est donc facile de comprendre que l’éditeur de la fiction, dont les bureaux sont situés à la même adresse, renvoie à Christian Bourgois lui-même.
[12] Courrier de Christian Bourgois à Louis Baritou, 13 décembre 1973. « J’espère que vous vous montrerez un propriétaire compréhensif pour un auteur un peu débordé actuellement », écrit-il, avant d’ajouter qu’il a investi « des sommes assez importantes dans la promotion [des] ouvrages [de Copi] et de son spectacle ».
[13] Christian Bourgois termine souvent ses courriers à Copi par un « Je t’embrasse tendrement ». Mais contrairement à ce qu’invente Copi dans la fiction du Bal des folles, Bourgois n’est pas homosexuel.
[14] Le Cercle, proposé par Thérèse Lombard et Philippe Lefait, réalisé par Gille Daude, France 2, 1er février 1999
[15] Copi, Le Bal des folles, op. cit., p. 9. Christian Bourgois dirige les éditions Julliard de 1962 à 1964.
[16] Ibidem
[17] Ibidem
[18] Courrier de Christian Bourgois à Copi, 13 juin 1977
[19] Fruit de l’alliance entre Jean-Edern Hallier et Albin Michel, les éditions Libres-Hallier voient le jour en 1978. Elles publient principalement des essais (Jean-Luc Hennig, Guy Hocquenghem, Alain de Benoist) ainsi que des romans (René Ehni, Eugène Sue).
[20] En Espagne, Anagrama a édité un volume qui réunit les récits argentins de Copi (L’uruguayen, La vie est un tango, L’Internationale argentine, Río de la Plata) et un second qui compile ses récits parisiens (Le Bal des folles, Une langouste pour deux, Virginia Woolf a encore frappé). En Argentine, El Cuenco de plata a publié son théâtre en quatre volumes : Théâtre 1 (La journée d’une rêveuse, La Tour de la défense, La Nuit de Madame Lucienne, Une visite inopportune), Théâtre 2 (Loretta Strong, La Pyramide !, Le Frigo, Les Escaliers du Sacré-Cœur), Théâtre 3 (Eva Peron, L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, Les Quatre Jumelles) et Théâtre 4 (Lamento por un angel, L’Ombre de Venceslao, La Coupe du monde, Cachafaz). Il est difficile de saisir la cohérence de cette répartition qui n’est ni thématique, ni chronologique, et d’ailleurs incomplète.
[21] Christian Bourgois dirige la maison d’édition 10/18 de 1968 à 1992. Le Bal des folles et Une Langouste pour deux y sont publiés ainsi que deux volumes rassemblant des pièces de Copi en 1986 : Théâtre 1 (La journée d’une rêveuse, Eva Peron, L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, Les Quatre Jumelles, Loretta Strong) et Théâtre 2 (La Pyramide, La Tour de la Défense, Le Frigo, La Nuit de Madame Lucienne, Les Escaliers du Sacré-Cœur).
[22] Propos de Christian Bourgois dans Le Cercle, op. cit.
[23] Dans les Œuvres I publiées chez P.O.L, tous les termes qui se rapportent aux pratiques sexuelles (« fister », « cockring », « poppers », « backroom », etc.) sont systématiquement traduits et explicités dans les notes.
[24] Copi, La Cité des rats, Paris, Belfond, 1979, p. 7
[25] Copi, Le Bal des folles, op. cit., p. 137
[26] Ibid, p. 128
[27] Christian Bourgois, Le Cercle, op. cit.
Variations sur l’irruption révolutionnaire du théâtre pédé en Italie.