Découvrez ici l’avant-propos et le sommaire du 4ème numéro papier de Trou Noir dont le dossier est consacré à Marseille. La sortie du numéro est prévue le 30 mai 2025, il sera disponible en librairie et sur la boutique en ligne de Trou Noir.
À rebours des opérations politiques libérales promettant à Marseille une hégémonie de capitale culturelle et économique, ce numéro s’ouvre à une pluralité de voix pour dire les désirs qui résistent aux fractures et aux horizons imposés à la ville. Perspectives sensibles et critiques sur les manières d’habiter la ville, les politiques institutionnelles et leurs effets sur les sociabilités et les imaginaires queer, cartographie de trajectoires d’exil ou de communautés refuges, chroniques de luttes et d’initiatives au présent ou encore exploration sensuelle de lieux et d’ histoires menacées de disparition, ces contributions proposent d’enrichir la manière d’appréhender Marseille depuis le trouble et la force des désirs qu’elle génère.
Dossier Marseille coordonné et introduit par Cy Lecerf Maulpoix.
Partie Varia coordonnée par Trou Noir.
Graphisme de la couverture par les Ateliers Foco, à partir d’un photomontage de Gaëlle Matata.
Marseille. Désirs en désordre - Une introduction
à Lionel Soukaz (1953-2025)
Les voix que vous lirez dans ce numéro sont nées sur les rives de la Méditerranée, ont débarqué à Marseille il y a plusieurs décennies ou s’y sont installées plus récemment. Certain·es la vivent avec la passion des débuts, d’autres ont quitté le quartier de leur enfance pour un ailleurs nécessaire ou la regardent comme un·e vieil·le amant·e ou camarade, complexe et entêtant·e, impossible à quitter.
S’il serait bien difficile d’universaliser ou d’épuiser les rapports qui définissent le fait d’habiter la cité phocéenne, il faut bien reconnaître que Marseille est devenue au cours de ces dernières années un port d’expérimentation où s’arriment les mythes comme les derniers fantasmes et mutations spectaculaires du capitalisme tardif. Citons en préambule les plans destinés à faire rayonner « Marseille en grand » sur toute la Méditerranée [1], énième avatar d’un grand plan d’aménagement des quartiers autour du port lancé dans les années 1990 mais aussi Marseille capitale de la culture en 2013, Marseille future capitale du cinéma français, Marseille Sillicon Valley provençale. Citons également les centaines d’imageries promotionnelles de nouvelles marques de boissons apéritives, les jacquemuseries criardes, les esthétiques aux tonalités orientalistes surfant à foison sur les cultures artistiques, urbaines et l’affrication locale. Nouvel horizon d’accumulation de capital économique et culturel pour les happy few, la Marseille entrepreneuriale et institutionnelle passe à la moulinette néolibérale son histoire rebelle, marchandise un shlag enivrant une jeune génération d’étudiant·es, d’artistes ou de CSP+ plus ou moins argenté·es, en mal d’opportunités créatives et professionnelles, de vivre-ensemble, de lumière et d’espace à l’ère post-confinement.
De la légende rose à la légende noire, la mauvaise réputation historique de la ville sans-nom, de la Marseille communarde, de la ville sale ou viciée excite simultanément les désirs hygiénistes, sécuritaires et fascisants de notre époque [2]. Les imaginaires de la droite et de la gauche réac’ continuent de la regarder comme un « Sud » à re-civiliser, à sécuriser par tous les moyens physiques et numériques disponibles, à expurger de ses multiples indésirables. Si les pouvoirs et forces en place se gargarisent de son indépendance, de sa richesse multiculturelle ou de son terroir, force est de constater que la ville dépend bien plus des perfusions étatiques qu’elle ne veut l’admettre, qu’elle pâtit inévitablement de multiples poignes, spéculations économiques et accointances politiques qui l’empêchent souvent de respirer [3].
Pour celleux qui l’habitent ou l’ont habité, la ville opère inévitablement, à mesure des années, une cure nécessaire, invitant sans cesse à mettre en crise et au travail les multiples représentations, vignettes provençales 2.0 qui nous abreuvent, à ausculter avec plus d’humilité et de justesse ses évolutions et ses fractures comme ce qui continue de nous attacher irrémédiablement à elle.
Convoquant inévitablement les héritages d’une longue histoire portuaire, une architecture dont les inflexions coloniales constituent une chambre d’échos avec d’autres villes méditerranéennes, Marseille rassure parfois les vies fracturées par l’exil loin de rivages familiers. Depuis plusieurs siècles, élus et pouvoirs en place se drapent en retour d’une image cosmopolite, réclament ses héritages antiques, cultivent la nostalgie et la fierté de ses présences italiennes, arméniennes, algériennes historiques rejouant sans cesse le mythe d’un métissage culturel et social, d’une ville refuge. Or, une partie des contributions produites autour de ce numéro comme celles de Luacée, de Mélio Villemot, de Feryal, Ben et Zila [4], invitent sinon à fissurer, à nuancer considérablement ce récit. La réalité des vies marquées par l’exil et le déplacement forcé, les multiples difficultés relatives au parcours administratif, à l’accès à l’hébergement, aux soins nous rappellent inévitablement à la manière dont la Ville et ses institutions marchent, à quelques exceptions et résistances près, le plus souvent main dans la main avec l’État. Elles nous poussent également à prêter une plus ample attention aux multiples politiques et technologies sécuritaires qui disciplinent et surveillent les mobilités et les corps dans l’espace public, aux violences policières xénophobes que les élus droitards de la métropole et garde rapprochée du maire actuel semblent approuver les yeux fermés [5]. Tout·es ces voix rendent perceptibles les multiples enclaves et fractures économiques, sociales et culturelles qui traversent la ville du Nord au Sud, structurant les inégalités et les relations des Marseillais·es aux lieux qu’iels habitent.
Cette question du « droit à la ville » et au logement nous invite évidemment à nous tourner vers ce grand caramantran [6] qu’est la gentrification. À Marseille, sociologues et militant·es décortiquent depuis longtemps des réalités de ce processus en fonction des quartiers, comme celui de la Belle-de-Mai dont le bâti est parfois si abîmé qu’il serait réputé non-gentrifiable [7].
Derrière la multiplication de petits commerces d’épicerie fine, de cavistes, de galeries, de restaurants trendys, de fripes dans le centre, comment comprendre plus précisément le phénomène ? Comme le rappellent plusieurs contributions de ce numéro, il est tout d’abord nécessaire d’observer plus largement les grandes transformations structurelles de Marseille, révélatrices d’une longue histoire de spoliation des habitant·es de leur agentivité dans l’esquisse d’autres modalités d’habiter la ville et de façonner un vivre-ensemble. Évoquons les différents chantiers de rénovation d’Euroméditerranée ou la criminalisation et arrêtés les plus récents émanant des élus contre les économies informelles [8] (bazar, vendeurs à la sauvette, marché aux biffins) qui participent à précariser les classes populaires, à renforcer en retour d’autres formes de trafic, etc. De même le clientélisme, la quasi-absence de régulation semblent avoir permis aux plus riches de spéculer sur l’immobilier, entraînant une hausse des prix importante et la reconversion de certains logements en location type Airbnb dans un climat de touristification intense depuis plusieurs années. Dans une ville où le mal-logement et l’habitat indigne sont majoritairement le fait de multi-propriétaires et de décisionnaires politiques [9], l’accusation de « gentrification » opère néanmoins comme un marqueur social et politique permettant de distinguer les nouveaux arrivant·es au mépris de leurs conditions matérielles d’existence et de leurs parcours. Dès lors, comment analyser la part et l’influence des présences queer dans ce processus ?
Luacée, ancienne habitante du quartier de Belsunce, concernée par les évacuations suite à l’explosion de la rue Tivoli dans le quartier du Camas en 2023, revient sur son implication dans un collectif d’habitant·es impacté·es et sur la gestion différentielle de ce moment et celui des effondrements de la rue d’Aubagne en novembre 2018.
Déjouant les clichés, Mélio Villemot nous raconte quant à lui en détail les pièges et tensions dans lesquels se trouvent plongé·es beaucoup d’artistes précaires LGBTQI, ayant quitté d’autres grandes villes par nécessité économique, et qui se voient, en raison de leur arrivée récente, souvent accusé·es d’être les fers de lance d’un processus sur lequel iels n’ont que très peu de maîtrise en réalité. Il rappelle très justement le rôle du pouvoir, des institutions culturelles dans les formes de dépossession graduelles orchestrées par la bourgeoisie, invitant au contraire à s’organiser afin de déjouer les instrumentalisations des symboles et des cultures queers.
Lors de la préparation de ce numéro, il a bien fallu se rendre à l’évidence que les archives comme les perspectives critiques et données sociologiques manquent encore cruellement pour se saisir justement de l’évolution des présences queers à Marseille depuis le XIXe siècle. Flamboyantes et militantes dans les années 1960 ou dans les archives des Universités d’été homosexuelles qui se tenaient à l’École des Beaux-Arts de Marseille depuis 1979 [10], leur existence en deçà de cette époque est bien plus plus évanescente.
Comme pour beaucoup de mémoires minoritaires, c’est en dérivant d’indice en indice, dans les limbes de la littérature et des archives de la répression qu’il est d’abord possible de rassembler des fragments épars. Les allusions d’une ode ou d’un récit de Jean Cocteau, les textes du romancier jamaïcain Claude McKay mettant en scène les anti-mondes où se mélangent marins, musiciens, artistes, prostitué·es et membres de la pègre locale nous donnent quelques pistes [11]. Mais ces dernières restent néanmoins lacunaires et avares en détails. Reproduit et commenté dans ce numéro, le texte macabre et fantasmatique, intitulé « Les Hommes-Femmes, Marseille-Sodome » publié en 1901 nous ouvre heureusement d’autres possibles, invitant à prolonger une « contre-activité mémorielle » [12] dans les archives de la violence afin d’apprendre à épaissir les vies de ces absent·es.
De même, comment comprendre et répondre à la quasi-disparition des traces laissées par des générations issues de l’immigration coloniale et post-coloniale au cours du XXe siècle ? Comment faire exister et produire autrement leurs mémoires au présent ? Face à ce manque d’archives ou de traces, l’autrice Gwenaëlle Tatoué nous rappelle quant à elle, aux existences queers et lesbiennes racisé·es ayant vécu, habité et participé à la culture queer locale comme à l’essor de lieux communautaires en ville.
Depuis le succès contesté de l’Europride de 2013, l’essor des marches officielles comme des prides radicales chaque été, l’ouverture successive du Centre LGBTQI près du Panier, du bar Le Boum il y a deux ans, celle à venir du nouveau local de l’association Mémoire des Sexualités sur le boulevard de la Libération disent très certainement quelque chose d’une présence et visibilité accrue dans le centre-ville. Pourtant là aussi, la multiplication d’articles dans les médias LGBTQI+ sur le nouvel éden queer qu’offrirait la ville masque d’autres réalités. Les différentes voix réunies ici rendent tangibles les menaces qui pèsent sur l’équilibre et l’existence de certains lieux, tout comme les blessures qui louvoient en son cœur. Baptiste Thery-Guilbert, ayant quitté sa Marseille natale pour la capitale, nous propose sur un mode plus sensible et intime, d’appréhender un passé hanté par des amours furtifs, l’ambiguïté douce-amère relative au retour et à la transformation du quartier qu’il habitait, aux formes de violences qui ont marqué son adolescence en tant que jeune pédé. Florian Gaité nous rappelle au devenir sécuritaire de l’institutionnalisation de nos espaces et aux risques parfois coûteux des lieux avec pignon sur rue. Tony Giovanni scande les espoirs paradoxaux d’échappées couleur calcaire, comme « si on pouvait balayer d’Mistral la torpeur de nos histoires d’malheurs ». Au regard de la longue histoire associative de santé sexuelle et communautaire de la ville, révélatrice des multiples formes d’épidémie qui ont, à de nombreuses époques, serpenté dans Marseille, comment accueillir, prendre en charge les vulnérabilités qui nous touchent, subvertir les logiques de ce qui s’offre parfois comme remède et poison ? Confronté·es à l’épuisement comme à la captation politique, commerciale des ressources et énergies minoritaires, comment habiter la ville autrement et résister aux dépossessions qui nous guettent ?
« je sais que chez Dante, la lumière/ est toute entière à/ contrejour et rasante » écrit Liliane Giraudon dans son texte « Les organes sexuels d’une ville ». À Marseille, comme l’évoquent si bien différentes contributions poétiques, photographiques et critiques, d’autres chemins sensibles existent, temporellement tortueux et géographiquement tentaculaires, dérivant parfois des cartes plus contemporaines des sociabilités queers.
Loin des roches éclatantes du cruising naturiste du Montrose ou de la séduisante calanque des pierres tombées de Sugiton [13], Anti, Lola la Louve et Lazare Lazarus arpentent le plateau de l’Arbois où se conjuguent sans nécessairement se rencontrer les vies, infrastructures et matières construites comme indésirables, les recoins humides du club Le Mineshaft afin de dire autrement les écologies de nos érotismes, la force trouble de nos héritages, les impuretés constitutives du désir et de ses périmètres d’existence.
Mais ces déambulations obliques, ce contre-jour dans la ville et ses marges, « tout l’opposé des quadrillages de la gentrification et des plans d’aménagements qui la surcodent à marche forcée » écrit Florian Gaité, est aussi un appel. Un appel à se saisir autrement de la force qui court dans la ville. À faire se cabrer nos imaginaires, à nouer et renouer avec les énergies chaotiques et provençales du cafoutche, de l’oaï et du boucan, pour que bourgeonnent des géographies parallèles et inattendues, des situations aux intensités indociles.
Ce numéro donne donc à penser plus précisément les contours d’une contre-culture déjouant les complicités susceptibles de l’éradiquer ou de la commodifier. En témoignent les multiples exemples de luttes dans lesquelles s’inscrivent beaucoup de contributeur·ices : association contre le mal-logement, de santé communautaire, collectif d’action trans, de soutien aux exilé·es LGBTQI+, comité de quartier ou d’action écologiste, syndicat ou collectif de travailleur·euses de l’art, etc.. Vivre à Marseille, pour beaucoup, c’est aussi se greffer sur la richesse de ses élans locaux, impulser de nouvelles formes de mutualisation, de nouveaux lieux de rencontre et d’organisation. Tout·es nous disent qu’il est encore et toujours temps de réclamer et de façonner au cœur même d’une ville dont l’in-habitabilité menace sans cesse, les conditions d’un horizon mutuel désirable, sensible et rétif à la discipline autoritaire de nos affects et modes d’existence.
Cy Lecerf Maulpoix.
Sommaire
DOSSIER : « Marseille. Désirs en désordre »
Coordonné et introduit par Cy Lecerf Maulpoix
■ Luacée | Sortir du Cafoutch
■ Lazare Lazarus, Lola la louve et Anti | Lieux de débauche et corps débauchés
■ Gwenaëlle Tatoué | Retrouver nos ainé.es
■ Liliane Giraudon et Marc Antoine Serra | Les organes sexuels d’une ville
■ Florian Gaité | Ici, tout est cafoutche, oaï et boucan
■ Mélio Villemot | Contre l’instrumentalisation, la socialisation des moyens de production
■ Baptiste Thery-Guilbert | Mémoires aimantées
■ Tony Giovanni | Mistral Torpeur
VARIA
■ Max Fox | Qu’est-ce que le libéralisme sexuel ?
■ Hussein Omar | Homo Zion. Sur le sionisme gay
■ Emma Bigé | Paniques morales anti-trans
■ Mickaël Tempête | La normalité va craquer : de quoi le républicanisme LGBT est-il le nom ?
Où trouver le numéro ?
Trou Noir 4 est disponible en librairie et sur la boutique en ligne de Trou Noir.
[1] . À la suite du grand plan Marseille Euroméditerranée lancé en 1995, « Marseille en Grand » est un plan de 5 milliards d’euros annoncé en septembre 2021 par Emmanuel Macron, destiné à tracer un nouvel avenir pour la ville, rénover les logements et les écoles, financer les transports, multiplier les effectifs de police, etc. En octobre 2024, le rapport de la Cour des comptes évoque un bilan catastrophique avec seulement 1% des budgets alloués à sa mise en œuvre. Depuis, les élus se renvoient la responsabilité et les membres du gouvernement s’empressent d’annoncer l’accélération du plan.
[2] . Je reprends les expressions de « légende rose » et de « légende noire » à l’ouvrage La Ville-sans-nom dans la bouche de ceux qui l’assassinent, Le Chien Rouge, 2024 de Bruno Le Dantec dont on conseillera vivement la lecture. Citons également Marseille ou la Mauvaise Réputation, Arléa Poche, 2022 d’Olivier Boura.
[3] . Le port autonome de Marseille est devenu une compétence de l’État en 2008 avec la création du Grand Port maritime de Marseille. Le président du conseil de surveillance du port s’appelle actuellement Christophe Castaner ! Évoquons également le grand coup de poing médiatique du ministère de l’Intérieur qui annonçait le dispositif « Place nette » début 2024, une série d’opérations policières pour lutter contre le narcotrafic dans les quartiers Nord. Aujourd’hui, le bilan de ces dernières est fortement critiqué par les élus comme les habitant·es.
[4] . Mentionnons également l’article « L’air de la ville rend libre ? » publié en ligne dans le cadre de ce numéro par Feryal, Ben et Zila, membre du GLAM 13.
[5] . On évoquera de nombreux cas de violences policières et judiciaires, l’assassinat par la police de Zineb Redouane ou de Souheil El Khalfaoui, les lourdes condamnations du tribunal de Marseille suite aux révoltes de jeunes, consécutives à la mort de Nahel en 2023, le passage à tabac du jeune Hedi par des policiers à Marseille, la multiplication de caméras de vidéosurveillance dans le centre-ville. Alors que s’annoncent les municipales en 2025, élus de la métropole et maires d’Aix et de Marseille rivalisent de déclarations sécuritaires.
[6] . Caramantran est une figure bouc-émissaire personnifiant le carnaval en Provence. Il est brûlé à la fin de la fête à l’occasion d’un grand feu de joie.
[7] . Ainsi, le sociologue Michel Peraldi parle-t-il de « gentrification paradoxale » à propos de la Belle de Mai insistant sur la classe de bobo et de créatif.ves précaires qui vont et viennent dans la ville. Sur ces enjeux, évoquons notamment le travail de Victor Collet, Du Taudis au Airbnb, Petites histoires des luttes urbaines, éditions Agone, 2024 ainsi que le documentaire sonore de Clémence Allezard « Gentrification : quand les espaces populaires s’embourgeoisent », LSD, France Culture 2024.
[8] . Prenons en guise d’exemple, l’arrêté du 17 octobre 2024 signé par la ville de Marseille interdisant pendant deux mois, la vente à la sauvette dans le quartier de Gèze, au nord de la ville.
[9] . Nous citerons ici le rapport de l’Insee sorti en 2024, révélant que 75% de l’ensemble de la ville est détenu par des multipropriétaires et qu’à l’échelle de la ville, 11% des ménages possèdent plus de 57% des logements.
[10] . Mentionnons le travail conséquent de Mémoires des Sexualités pour archiver et transmettre l’histoire des différents mouvements qui ont animé la région à Marseille et à Aix ( GLH- FHAR - UUEH - CUARH, etc..).
[11] . Citons Banjo, une histoire sans intrigue paru aux éditions de l’Olivier en 2015 ou encore Romance in Marseille, traduit en 2022 par François Bordarier et Geneviève Knibiehler dans la très belle maison d’édition marseillaise, Héliotropismes.
[12] . Je reprends ici l’expression employée dans le texte poétique et photographique de Liliane Giraudon et Marc-Antoine Serra, Les organes sexuels d’une ville.
[13] . Ces lieux en partie naturistes, que nous n’avons volontairement pas traités dans ce numéro, restent inscrits au sein d’une cartographie possible de la violence affectant les corps et les désirs queers dans l’espace public. Envers de la carte postale et du paysage idyllique, mentionnons l’agression et le viol d’un couple lesbien en 1978 à Sugiton ou les agressions homophobes plus récentes de juin 2024 à la Madrague de Montredon.
Poursuivre l’histoire des ancêtres et maintenir leur puissance.